En fin d’année dernière, l’ADEME a publié un rapport sur la collecte et le traitement des pneus usagés réutilisables et non réutilisables. Avec près de 100% des pneumatiques usagés collectés, on peut annoncer fièrement que la filière pneu est exemplaire. Elle est même plus performante que la plupart des filières REP (Responsabilité Elargie des Producteurs). En 2018, plus de 55 millions de pneus neufs ont été mis sur le marché français, toutes catégories confondues. 93,5% des pneus usagés de 2017 ont ainsi été collectés en 2018, et 99,7% ont été traités. Voyons cela en détail :
Fonctionnement des flux de la filière pneus usagés
Les pneus neufs passent des producteurs (les manufacturiers, les importateurs) aux distributeurs (Allopneus). Ensuite, les pneus neufs sont livrés aux détenteurs : les garagistes ou les monteurs.
Concernant les pneus usagés que les détenteurs collectent :
- Soit les distributeurs les récupèrent pour les transférer aux-mêmes aux collecteurs agréés
- Soit les collecteurs les récupèrent directement auprès des monteurs et garagistes
Enfin, les collecteurs répartissent les pneus usagés selon qu’ils sont réutilisables (à destination des rechapeurs et des négociants en occasion) ; ou bien non réutilisables (à destination des centres de valorisation).
La collecte des pneus usagés
Aliapur et FRP, avec qui Allopneus travaille, sont les deux organismes collectifs qui collectent et traitent les pneus usagés en France métropolitaine. En 2018, ils ont pu collecter 89,6% des pneus neufs mis sur le marché. Le reste concernent 8% de déclarants individuels ainsi que 2,4% d’organismes collectifs des départements et régions d’outre-mer.
Le traitement des pneus usagés
Les pneus usagés peuvent se destiner à plusieurs fonctions :
- Réutilisation : vente de pneus d’occasion, rechapage, réparation…
- Recyclage : granulé, acierie/fonderie, broyats, bassins de rétention, cimenteries…
- Autres valorisations : TP/Génie civil, énergie en cimenterie, combustible…
Entre 2017 et 2018, l’ADEME observe une forte augmentation, de 6,4% de pneus traités au total en 2018. Cela viendrait de l’augmentation du nombre de pneus mis sur le marché, ainsi que l’augmentation de la collecte en 2018. À savoir que 55% des pneus traités le sont en France ; pour le reste, ça se passe en Afrique, en Europe occidentale et en Asie.
Réutilisation des pneus usagés
L’ADEME fait rapport d’une augmentation de 8,4% de pneus réutilisés en 2018. C’est une bonne nouvelle, malgré que le rechapage subit la forte concurrence des pneus neufs de pays étrangers.
Recyclage des pneus usagés
L’ADEME observe une augmentation dans toutes les filières de recyclage en 2018. On peut cependant noter que la granulation augmente plus faiblement que les autres ; cela est dû aux polémiques concernant la toxicité des terrains de foot en gazon synthétique. Une entreprise française aurait d’ailleurs trouvé la solution en intégrant à la pelouse des noyaux d’olives broyés plutôt que les granulats de pneus usagés. On pourra trouver une autre utilisation aux déchets de pneus, en les intégrant par exemple à l’enrobé ; une technique populaire aux Etats-Unis, qui arrive peu à peu en France.
Le développement des manufacturiers
Les premiers producteurs de pneus, les manufacturiers, travaillent également sur la problématique du recyclage des pneus usagés. Les départements R&D des plus grandes marques planchent sur des pneus durables, qui se renouvellent de façon intelligente pour diminuer les déchets de pneus. On pense notamment à la technologie de gomme auto-régénérante des pneus poids lourds Michelin, au pneu concept Oxygène de Goodyear ou encore à leur tout nouveau concept de pneu rechargeable.
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