Pour répondre à l’orientation de plus en plus routière des trails de grosse cylindrée, à l’image des 4×4 qui ont peu à peu tourné vers le SUV, Pirelli lançait en 2008 le Scorpion Trail, son premier pneu bi-gomme pour gros trail. Après quelques menues évolutions et 7 ans de bons et loyaux services, il bénéficie d’une toute nouvelle mouture aux ambitions encore plus routières : le Scorpion Trail II.
Pour mettre au point ce pneumatique, Pirelli s’est logiquement appuyé sur le premier Scorpion Trail, mais a aussi beaucoup pioché dans son pneu sport touring de référence : l’Angel GT. Ce choix se retrouve immédiatement sur le plan visuel, avec un dessin de la bande de roulement nettement plus typé route. Les sculptures radiales pensées pour le tout-terrain disparaissent ainsi au profit de saignées interrompues. Elles laissent une bande de roulement continue pour favoriser une usure plus régulière de la gomme et un meilleur drainage de l’eau sur surface mouillée. Plus courtes, mais aussi plus nombreuses, les sculptures longitudinales viennent également améliorer la stabilité du pneumatique.
Un point important, car à l’image des derniers trails routiers sortis sur le marché, la puissance de ces grosses cylindrées ne cesse de progresser, se plaçant largement au niveau des roadsters sportifs. Ainsi, la densité de la carcasse a été renforcée pour offrir une meilleure résistance à l’allongement. La longueur de l’empreinte au sol est réduite et la largeur augmentée. Cette caractéristique permet d’améliorer le grip sur route.
L’autre principal point d’évolution porte sur de nouveaux mélanges de gommes à base de silice, résines et polymères. Avec cette nouvelle recette, le manufacturier assure un niveau de performances maintenu dans le temps, mais aussi une longévité accrue de 30% par rapport à son prédécesseur.
Revers de la médaille de ces capacités routières améliorées en tout point, les performances en tout-terrain sont en retrait par rapport au Scorpion Trail premier du nom, qui reste d’ailleurs au catalogue Pirelli. Le ST II devra ainsi se contenter de quelques sorties sur pistes roulantes.
L’essai
Pour mettre à l’épreuve les qualités routières du Scorpion Trail II, nous avons testé le pneu à deux reprises dans des conditions bien différentes : dans les fraîcheurs matinales de la vallée de l’Hudson au nord de New York ainsi que sur l’asphalte accrocheur de Lanzarote aux Canaries. Et c’est au guidon de trois des principaux trails du marché que nous avons réalisé cet essai : BMW R1200GS, Ducati Multistrada 1200 et Kawasaki Versys 1000.
Malgré les 3°C ambiants et le bitume légèrement humide, le Scorpion Trail II met instantanément son pilote en confiance. Le pneu ne nécessite pas de temps de chauffe et se montre tout de suite réactif, répondant sans sourciller à la moindre sollicitation et offrant un excellent retour d’information à l’avant.
À ce titre, la mise sur l’angle de la moto se fait très naturellement sans besoin de forcer et sans que la direction ne « tombe ». Les trajectoires s’apprécient avec la plus grande facilité.
Déjà très satisfaisant sur le Scorpion Trail, le grip n’a fait que s’améliorer avec cette nouvelle mouture, notamment lorsque les conditions se gâtent avec des températures basses ou sur surface mouillée.
En revanche, il faudra se montrer plus raisonnable sur les sorties en tout-terrain et privilégier les chemins bien tracés, car les aptitudes en tout-terrain ne permettent pas toutes les folies.
L’autre point fort de ce Pirelli Scorpion Trail II est l’impressionnante largeur de sa gamme. Disponible du 17 au 21 pouces à l’avant et dans une dizaine de tailles à l’arrière, il couvre la très grande majorité du marché actuel des gros trails.
Dimensions du Pirelli Scorpion Trail II
AVANT
120/70 ZR 17 M/C (58W) TL
100/90 – 18 M/C 56V TL
100/90 – 19 M/C 57V TL
110/80 R 19 M/C 59V TL
120/70 R 19 M/C 60V TL
120/70 ZR 19 M/C 60W TL (D)
120/70 ZR 19 M/C 60W TL (K)
90/90 – 21 M/C 54V TL
ARRIÈRE
130/80 R 17 M/C 65V TL
140/80 R 17 M/C 69V TL
150/70 R 17 M/C 69V TL
150/70 R 17 M/C 69V TL (G)
160/60 ZR 17 M/C (69W) TL
170/60 R 17 M/C 72V TL
170/60 ZR 17 M/C 72W TL (D)
170/60 ZR 17 M/C 72W TL (K)
180/55 ZR 17 M/C (73W) TL
190/55 ZR 17 M/C (75W) TL
Photos : Pirelli / DR
Bonjour.
Je viens de prendre connaissance de cet article de Cépé.
Merci à lui, pour cette synthèse, pleine d’infos.
Je suis moi même utilisateur d’une monte PIRELLI scorpion 2, très satisfait avec cette monte sur un GS 1200 LC.
Je constate aussi qu’en fin de vie cette monte, soit les derniers 20%, ne sont plus aussi sécurisants et agréable, normal à mon avis.
Neutre en virage comme en courbes sur 80% de la vie de cette monte, vraiment agréable à rouler.
Ou je suis vraiment chagriné, c’est sur la longévité des pneus PIRELLI de Cépé,
Suite à cette lecture, je suis allé regarder de nouveau mon compteur, ma facture pneumatiques PIRELLI la date !!!
Je ferai donc au maxi, maxi, environ 10 000 km, en tirant encore les derniers 1000 km, si encore je les fais.
Je conclurai en disant, j’aime bien les PIRELLI, mais non, je ne remettrai pas de PIRELLI dans 1000 km.
Car, je suis dégouté de voir que je ferai que 10 000 km, alors que certains entre autres Cépé, font 22 500 km.
Je vais regarder, les autres montes possibles.
Merci pour le temps que vous prenez à rédiger ses commentaires et à les lire.
TETCHY
Bonjour.
Les essais de journalistes motos sont toujours intéressants, car l’expérience qu’ils renvoient d’un pneu (neuf) est immédiatement prise en compte par le futur utilisateur. Reste la longévité qui est une grande inconnues de leur part, logique d’ailleurs.
En ce qui concerne ce vraiment fabuleux Scorpion Trail II, je vous fais part de mon propre vécu et retour d’expérience.
Je ne suis pas du tout journaliste/technicien/essayeur-testeur, mais un motard de tous les jours, toutes saisons comprises entre 15.000 et 20.000 km/an sur deux roues. 70% de temps sur autoroute, 60% de temps en duo, eviron 30% de temps en pleine charge (valises, top-case sur longs trajets).
Je découvre ces nouveaux pneus lors de l’achat en mai 2017 d’une Multistrada neuve, juste sortie d’usine, la 950 (équipée d’une roue avant de 19′).
Première impression dans les 10 premiers kilomètres pas comme « d’habitude », léger flottement, surtout sur l’avant. Bizarre, mais immédiatement après plus rien la moto met entièrement en confiance à tous les niveaux.
En rodage, j’effectue un roulé au couple tout en attaquant dans les routes sinueuses de l’arrière pays varois. Tout roule, rien ne bouge, le grip commence à me surprendre, sans vraiment de temps de chauffe particulier et puis c’est le premier orage.
Très grosse surprise, la roue avant va là où on veut aller, et ne se dérobe pas sous route mouillée tout en roulant volontairement un peu au-dessus de la moyenne.
Avec l’habitude de cette nouvelle moto, les attaques en courbes deviennent surprenantes, un vrai plaisir, en duo, les virages sont pris très penchés, de nouveau, je me sens comme sur « un rail ». Fabuleux.
Les pneus égaux à eux-même permette une tenue de route très franche, même en freinage très forts (solo ou duo) en courbes, tout comme en courbes se refermant. On se sent vraiment « plus » qu’en entière confiance avec ces « chaussons ».
Passée la révision des 1000, arrive celle des 15.000 km. Le mécano de Ducati me regarde car il est surpris par l’épaisseur de la gomme après autant de kilomètres. J’en suis moi-même (agréablement) surpris, jamais un seul pneu n’a duré autant sur toute les machines que j’ai eu dans ma vie.
En définitive, la moto affichera 22500 km au compteur en 16 mois à son guidon, lorqu’enfin je serais arrivé au niveau des témoins avec toujours autant de grip, car en vieillissant, je les ai trouvé presque meilleur encore.
Pour rester objectif : pneus donc changés (avant et arrière d’origine) à 22500 km. C’est seulement à 22000 km que j’ai commencé à être gêné en conduite sur le plan tenue de route. Si en freinage (normal ou fort) ils ne bronchaient toujours pas, dans les courbes je commençais sentir un flottement anormal lié bien entendu à la longévité incroyable du Trail II.
L’arrière surtout, s’était usé et déformé sur les côtés comme s’il y avait des lamelles. C’est ce côté « lamelles » qui donnait cette sensation de flottement ne mettant plus trop en confiance.
Conclusion : mon choix sur la nouvelle monte à bien entendu été indiscutable, Scorpion Trail II de Pirelli !
Ce pneu est vraiment un pneu rare, car polyvalent, mais pas polyvalent « comme on le pense », un pneu qui tient vraiment le pavé, qui rassure et qui dure en n’étant, de plus, pas plus cher que les autres.
Bonjour Cépé,
C’est toujours avec grand plaisir que nous recueillons l’avis des utilisateurs toujours plus pertinent comme vous le dites car ils peuvent juger en toute objectivité durant la durée complète du pneumatique. Alors merci pour votre retour, qui j’en suis sûre sera très utile pour tous les autres internautes et mordus de moto. Bonne journée :)