La Carrera Panamericana

En 1950, une course d’endurance « non stop » avait été créée au Mexique. Elle se déroulait du sud au nord du pays, sur plus de 2 600 kilomètres de routes ouvertes, non revêtues pour la plupart.

Après la victoire en 1950 d’un pilote américain, Mac Griff sur Oldsmobile 88, les constructeurs européens s’étaient mis à participer. Ainsi, dès 1951, ils étaient présents pour prouver leurs performances dans des conditions infernales. Preuve fut faite la première année, avec un doublé des Ferrari 212 Inter, et la victoire du pilote « usine » Piero Taruffi. En 1952, ce fut au tour de Mercedes de l’emporter, avec sa fabuleuse 300 SL et Kari Kling au volant. Puis l’édition de 1953 verra la victoire de Juan Manuel Fangio sur Lancia D24. C’est enfin Maglioli qui gagnera en 1954 sur Ferrari 375.

Cependant, devant l’accumulation d’accidents de plus en plus graves, l’aventure de la Carrera Panamerica s’est achevée après seulement 5 éditions. En 1988, la course a connu une résurrection, sous la forme d’un rallye automobile. Les automobiles étaient alors des automobiles de collection d’avant 1955.

La Porsche 356 Pré-A

Pendant les 5 années de la course, une marque européenne a marqué l’épreuve mexicaine : Porsche, avec ses 356 Pré-A. Malgré les plus faibles cylindrées engagées, Porsche a toujours réussi à placer plusieurs voitures dans le haut du classement.

C’est ainsi que Porsche nommera « Carrera » la plupart de ses voitures de course, avant de nommer définitivement « Carrera » tous ses modèles 911 à partir de 1973.

En 1953 puis 1954, une actrice britannique passionnée de sport automobile, Jacqueline Evans, s’est engagée à la Carrera Panamericana. Sa voiture était une Porsche 356 Pré-A 1500 S. Elle l’avait dédiée à sa grande amie Eva Peron, femme du président argentin et grande « passionaria » féministe, idolâtrée par le peuple argentin et décédée brutalement l’année précédente. Cette auto, baptisée « Evita », bénéficia d’une grande célébrité durant toutes les années 50.

Xavier Dochez : un passionné obsessionnel

Xavier Dochez, le boss de l’Atelier 540, est un passionné d’automobile. Il a participé aux compétitions historiques les plus prestigieuses : Tour de France Auto, Targa Florio, Mille Miglia, Le Mans Classic, Spa Classic, Goodwood. À son expérience ne manquait que la Panamericana !

Il a longtemps recherché une Pré-A, construite entre 1948 et 1955, reconnaissable à son caractéristique pare-brise en V. Il en a trouvé une aux Etats-Unis, dans un piteux état mais avec un sérieux pedigree : elle aurait disputé la Panamericana et les 12h de Daytona. De plus, sa configuration d’origine – couleur, intérieur, équipement – était absolument identique à la 356 « Evita ».

Xavier s’est donc lancé dans la restauration de cette voiture. Cela lui a valu de nombreuses recherches historiques, afin de refléter au mieux la réalité du modèle d’époque. Les travaux ont ainsi duré 3 ans et ont nécessité la nouvelle fabrication de nombreuses pièces. Il a même décidé de reproduire fidèlement la décoration de 1953. Les essais ont eu lieu sur les routes du Mont Ventoux, dont les pentes permettent de simuler les conditions de course sur les routes mexicaines, qui se situent entre 2000 et 3000 mètres d’altitude.

Face aux monstres de puissance américains équipés de V8 Nascar développant 750 chevaux ; après 3120 kilomètres parcourus dans des conditions extrêmes ; la petite 356 de 115 chevaux a franchi sans difficulté majeure la ligne d’arrivée de la Carrera Panamericana 2017.

Allopneus.com, partenaire de la 356 « Evita »

Allopneus s’est impliqué dans ce projet en fournissant les pneumatiques. Dans le prolongement de ce partenariat, nous l’exposerons sur notre stand de Rétromobile à Paris. Avant qu’elle reparte pour le Tour Optic 2000, il sera possible de la découvrir de nouveau fin mars, dans l’espace Allopneus d’Avignon Motor Festival.