J’ai longtemps hésité avant d’écrire cet article. J’avais un gros doute sur l’utilité d’un billet #mylife sur ce blog. Mais finalement, tout retour d’expérience est bon à prendre, et je pense que celui-ci peut servir à certains.

Comment tout à commencé

Travaillant depuis un bout de temps chez Allopneus, et roulant tous les jours en moto, j’en ai vu passer des trains de pneus. Certains sur ma propre bécane, d’autres lors de présentations officielles (vous pouvez retrouvez tous ces tests pneu moto ici).

Alors quand mon patron me demande si ça ne me dérange pas d’essayer un nouveau modèle « sport » qui n’est pas encore importé en France, forcément je dis oui. Ces pneus ont été mis au point par une marque « exotique ». Ils venaient de se lancer sur la moto, et ils voulaient notre avis sur ces nouvelles gommes.

Les premières traces

Quelques semaines plus tard, je reçois les pneus, arrivés par conteneur. Mon garagiste est assez surpris par ce train qu’il n’a jamais vu. Je lui explique la situation.

je m’aperçois qu’ils n’ont pas lésiné sur la paraffine

Premier tour de roue, je m’aperçois qu’ils n’ont pas lésiné sur la paraffine. Quatre sucettes en 1km, je décide de vraiment calmer le jeu. Il va falloir que je prenne soin du rodage. Tel le poireau*, je rentre tranquillement chez moi.

L'arme du crime

L’arme du crime

Cependant, la toute première impression est assez bonne. Le pneu avant, taillé en V, se montre vraiment précis. Ma moto est plus maniable qu’avec mes anciens pneus sport toursime Qualifier 2 (assez usés, je dois l’avouer).

Nous sommes en hiver, et le temps n’est pas vraiment au beau fixe. Beaucoup de pluie, et le goudron est souvent (très) froid. Mes 10km journaliers pour me rendre au boulot ne me permettent pas de roder assez vite les pneus. Mais je pense que c’est plus psychologique qu’autre chose.

pneu-avant

La phase d’apprivoisement

Je décide donc d’aller faire une petite ballade pépère pour finir le rodage. Je pars en duo et il fait relativement beau. Ma passagère n’étant pas vraiment fan des prises d’angle de goret, l’allure est tranquille et les pneus se comportent bien. RAS

Le vrai problème, ce n’est pas que ça glisse, c’est que ça ne prévient pas.

Les choses commencent à se compliquer quand les premiers jours de pluie arrivent. Je m’aperçois vite que le comportement de la moto est beaucoup plus flou. L’eau a du mal à s’évacuer et je jongle régulièrement avec l’aquaplaning. C’est sans parler la roue arrière qui à une fâcheuse tendance à vouloir passer devant. Le vrai problème, ce n’est pas que ça glisse, c’est que ça ne prévient pas.

Quelques semaines plus tard, miracle un weekend de beau temps. Je pars seul cette fois-ci, pour voir ce que ces pneus ont vraiment dans le ventre. Je me laisse une vingtaine de kilomètres pour chauffer la gomme (on n’est jamais trop prudent). J’arrive enfin en bas d’une route que je connais bien, pleins de virolos, avec un bitume relativement propre. C’est le moment d’ouvrir les gaz.

Comme toujours, je fais ma prière avant chaque départ

Comme toujours, je fais ma prière avant chaque départ

Mais je n’y arrive pas. Je le sens pas, je n’ai plus confiance en ces pneus. Je connais leur tendance à décrocher sans prévenir. C’est rare, mais dès les premiers virages j’ai une appréhension. Impossible de m’en débarrasser. Je repasse en 6, et j’abandonne l’idée de tester ces pneus. Oui, c’est psychologique.

Et là, c’est le drame

Plus de balade, le temps ne le permet pas, je me contente des trajets quotidiens. Nous sommes donc en mars, le soir d’une journée froide et pluvieuse. Allure plus que modérée (pour ne pas dire au pas), je suis à l’affut du moindre centimètre carré de verglas. Je sors d’un rond-point, la moto est droite, je remets un filet de gaz pour atteindre les 30/40 km/h.

L’arrière décroche sans prévenir, et comme il est sympa il décide de ré-accrocher – sans prévenir non plus. J’arrive à rattraper la moto sur le premier coup de raquette (c’est l’expression pour ce type d’incident). Mon numéro d’équilibriste me permet de rattraper ensuite le second. Le troisième m’a été fatal. Trois allés-retours droite gauche, c’était un poil trop.

La moto m’éjecte, et nous partons, elle et moi pour une belle glissade. Par chance il n’y avait pas de voiture en face à ce moment là. Je me relève, je n’ai rien. Mon Thundercat fait un peu plus la gueule, mais rien d’irréparable.

La morale de cette histoire

J’ai eu de la chance de rien me casser. Une fois mes esprits repris, j’ai quand même vérifié s’il n’y avait pas de tâche d’huile ou du verglas à cet endroit. Rien. C’était seulement mouillé et froid.

Je ne dis pas que tout est de la faute des ces foutus pneus. Peut-être que ça me serait aussi arrivé avec une autre monte, je ne le saurai jamais.

La première chose que j’ai faite a été de changer de pneus. Je suis passé sur du Dunlop SportSmart (j’aime bien Dunlop). Je connais ces pneus, je les avais déjà essayés rapidement. Dès les premiers kilomètres j’ai retrouvé le sourire, et surtout la confiance. Bon ce n’est sûrement pas les meilleurs pour la pluie, mais pour l’été, dans le Sud-Est, c’est parfait :)

On file vite changer ses pneus !

On file vite changer ses pneus !

Le conseil de fin

N’essayez pas d’économiser sur les pneus. Prenez des marques de confiance, et des gammes qui correspondent à votre conduite. Le meilleur pneu pour vous est celui dont vous n’avez pas à vous préoccuper. A partir du moment où vous perdez confiance, c’est fini.

C’est l’organe de sécurité le plus important

Je vous rappelle aussi que la surface de contact au sol d’une moto représente l’équivalent d’une carte de crédit. C’est l’organe de sécurité le plus important. Alors, ne faites pas comme moi : si vous avez un modèle fétiche, gardez le. Et si vous voulez changer, ou si vous n’y connaissez rien, parlez en autour de vous, demandez moi conseil en commentaire sur ce post, sur Facebook ou sur Twitter.

V.

Ps : Nous n’avons finalement pas rentré ce modèle dans nos rayons :)
* : Poireau : Motard qui roule en costard et qui se traîne, souvent sur des motos type BMW touring.