[Reportage par Benoît, notre responsable moto]

Pour la première fois, Allopneus était partenaire officiel des 24h Motos, pour une 40ème édition riche en émotions et en sensations. On y était et honnêtement, on n’a pas été déçu ! Pour tous ceux qui n’ont pas pu être présents au Mans ces 15 et 16 avril, voici une visite guidée en immersion dans le mythique circuit Bugatti. C’est parti pour 24h chrono.

Les qualifs

Les 24h du Mans, et l’Endurance en général, c’est un peu une histoire de paradoxes. Les teams bouclent entre 700 et 860 tours, roulent 24h d’affilé. Mais chaque dixième de seconde compte, comme si on était en plein coeur d’un championnat de vitesse.

En qualifs d’abord : les teams prennent tous les risques, dégainent leurs gommes les plus tendres et attrapent des chronos loin d’être ridicules par rapport aux coureurs du GP. Et il n’y a pas de secrets : cette année, pour sa première participation, c’est l’ancien pilote Moto GP Randy de Puniet qui signe le meilleur temps. Le record de la piste en qualification, excusez du peu ! Avec la Kawasaki n°11 du team SRC, montée en Pirelli Diablo Superbike, il s’adjuge le record en 1’35,730.

Et comme chez Allopneus on est un tout petit peu admiratif du boudin qui lui a permis de matraquer le chrono, on s’est débrouillé pour conserver le fameux Superbike en question !

Le stand Allopneus, avec le Pirelli Diablo Superbike. Au second plan, la BMW S1000RR SBK de Kenny Foray, mise à dispo gracieusement par Pirelli.

Petit aparté : notez bien que ces gommes spécifiques pour les qualifs sont prévues pour effectuer 3 tours de circuit environ, pas plus. Heureusement, celles que vous trouvez sur notre site sont développées pour tenir la route bien plus longtemps… ;-)

Le film de la course

Avant le départ, l’hommage rendu à Anthony Delhalle a donné un sens particulier et une atmosphère inhabituelle à la course. Un hommage important, appuyé, solennel qui a dû résonner dans les têtes des pilots au moment de s’élancer vers leurs motos. Une course mémorable pouvait commencer.

Premier sur la grille, mais pas au premier virage : Randy de Puniet a perdu quelques places d’entrée de jeu, suite au sprint des pilotes les menant vers leurs motos. Retard qu’il a rattrapé peu à peu, en attaquant comme un dingue. Autant vous dire qu’il a de très bons restes de ses courses en Moto GP.

Ce fut malheureusement plus compliqué pour notre testeur maison Freddy Foray, à bord de la nouvelle Honda CBR Fireblade n°111. Un déraillement de la chaîne lors du départ l’a contraint à pousser la moto jusqu’au stand. Il en est ressorti 7 minutes plus tard avec 4 tours de retard ; et une dernière position que le team devait remonter tout au long de ces 24h.

On ne va pas vous refaire toute la chronologie de la course : ponctuée de chutes pour les uns, de problèmes mécaniques pour les autres et de fatigue pour tous. Mais on peut retenir que la grande bataille de cette 40ème édition s’est jouée entre deux Yamaha : celle du GMT94 et celle du YART. Comprenez une bataille de l’ombre entre Dunlop (GMT94) et Bridgestone (YART).

La bataille des Yamaha

En principe, pendant les 24h Motos, tout se joue avant ou pendant la nuit. Quand on revient sur le circuit au petit matin, on se dit que le classement va rester globalement stable jusqu’au drapeau à damier. Sauf que cette 40ème édition nous réservait quelques surprises. Après plus de 20h de course, la Yamaha n°7 du YART se voyait déjà la tête dans les étoiles, avec un demi tour d’avance sur sa compatriote. C’était sans compter sur un relai fabuleux de Mike di Meglio, qui a décoché des chronos stratosphériques en course pour se rapprocher de plus en plus de la n°7. Après 21h08 de course, Mike a absorbé son concurrent et ne lui aura plus jamais laissé l’opportunité de revenir à sa hauteur. Il rendra la moto avec près de 20s d’avance. Chapeau !

C’est grosso modo l’écart final qui séparera les deux Yamaha, soit le record du plus faible écart entre les deux premiers dans l’histoire de l’épreuve.

Allez, un troisième record pour la route : celui du plus grand nombre de tours bouclés par le vainqueur (et le second donc) : 860 tours ! Cela s’explique par le peu d’ennuis mécaniques des Yamaha. Aussi par le fait que la Safety Car n’a pas eu fort à faire lors de cette édition : 2 interventions seulement. Les machines ont pu rouler longtemps, très longtemps.

Le classement final

À l’arrivée dimanche à 15h, c’est bien le GMT94 qui franchit la ligne premier. Moins de 20s devant la n°7 du YART, au terme d’une bataille haletante. La Kawasaki n°11 du team SRC complète le podium en devançant d’une quarantaine de secondes la Suzuki n°1.

Le classement final et intégral de l’épreuve :

Au final, 37 équipages ont terminé la course, sur les 59 engagés. Un grand nombre d’abandons qui s’explique par les très fortes sollicitations des machines et des pilotes. La course a été très peu marquée par les arrêts et les sorties de la Safety Car. Éprouvant, mais c’est ce qui a rendu la course si agréable à suivre !

EWC, SST : c’est quoi ? Deux catégories principales sont représentées en Endurance. Les EWC sont des motos spécifiquement développées pour le Championnat d’Endurance. Les Superstock pourraient elles, être la moto de monsieur tout le monde. Toutes s’affrontent sur la même épreuve, mais sont récompensées sur deux podiums distincts.

Suite de l’article : les 24h pneus et brèves de comptoir !